Dans l’archipel du Tigre, à l’ouest du Honduras se trouve la charmante petite île d’Amapala, qui vit essentiellement de la pêche. Et cette pratique est loin d’être exclusivement masculine : pendant que les hommes partent en mer, à terre, les femmes attrapent les sardines et les crustacés qu’on peut déguster sur l’île et les côtes voisines.

« Je pêche les crustacés depuis plus de 60 ans et j’ai des cuisses aussi dures que de l’acier ! » plaisante Ernanda, du haut de ses 80 ans. Le matin, Ernanda et ses compagnes de travail se font déposer en lanchas, des bateaux taxis, sur de petites îles désertes environnantes. Elles vont y rester plusieurs heures, accroupies sous un soleil impardonnable, à creuser dans le sable à l’aide d’un couteau. Chemise et chapeau sont de rigueur, malgré la chaleur qui avoisine souvent les 40°C. Pour tenir la journée, elles ont apporté avec elles des provisions : de l’eau et une collation. Malgré ces conditions, il n’est pas rare que leurs enfants ou petits-enfants les accompagnent. C’est le cas de Maria Victoria, 53 ans, qui emmène sa petite-fille : « Ma fille est partie pêcher la sardine, et les conditions d’accessibilité sont trop dangereuses pour qu’elle puisse emmener la petite avec elle, donc elle vient avec moi, elle s’amuse avec les coquillages mais reste toujours pas loin de moi. » Les crustacés qu’elles récoltent seront ensuite vendus à des coopératives locales à hauteur de 70 lempiras (2,40€) la livre – un prix satisfaisant.

 Les sardines, elles se pêchent sur Amapala, à marée basse. Les pêcheuses peuvent alors accéder aux enclos qu’elles ont construits à l’aide de pierres. Les poissons s’y retrouvent coincés quand la mer descend. « Nos journées de travail sont rythmées par la mer. La marée dure 7h et se décale chaque jour d’une heure. », explique Delmi, pêcheuse depuis 15 ans. La marche jusqu’aux enclos n’est pas aisée : près d’un kilomètre dans un sol imbibé d’eau qui se transforme en sables mouvants.

Lorsque les pierres sont découvertes par la marée descendante, les femmes peuvent alors marcher dessus. Mais le temps est compté : il leur faut tâcher d’attraper le plus de poissons possible avant que la mer ne soit trop basse. Et c’est armées d’un simple bâton pour pousser les bancs de poissons dans leurs épuisettes, qu’elles pratiquent la pêche à pied. Après avoir récolté leur butin, elles portent leurs kilos de sardines à bout de bras jusqu’au village. Elles seront ensuite séchées à même le sol à la chaleur du soleil, avant d’être vendues elles aussi à des coopératives locales.

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En el archipiélago Tigris, al oeste de Honduras, se encuentra la pequeña y encantadora isla de Amapala, que es esencialmente de pesca.

Y esta práctica está lejos de ser exclusivamente masculina: mientras los hombres van al mar, en tierra, las mujeres capturan sardinas y mariscos que se pueden probar en la isla y en las costas cercanas.

"¡He estado pescando crustáceos por más de 60 años y tengo muslos tan duros como el acero! Bromea Ernanda, en sus 80 años. Por la mañana, Ernanda y sus compañeros de trabajo son llevados en un taxi acuático, en pequeñas islas desiertas. Permanecerán allí durante varias horas, en cuclillas bajo un sol imperdonable, cavando en la arena con un cuchillo. La camisa y el sombrero son de rigor, a pesar del calor que a menudo se acerca a los 40°C.

Para celebrar el día, trajeron consigo provisiones: agua y un refrigerio. A pesar de estas condiciones, no es raro que sus hijos o nietos los acompañen. Este es el caso de María Victoria, de 53 años, que se lleva a su nieta: "Mi hija fue a pescar sardinas, y las condiciones de accesibilidad son demasiado peligrosas para llevar al bebé con ella, por lo que ven conmigo, ella se divierte con las conchas, pero aún no está lejos de mí. Los crustáceos que cosechan serán luego vendidos a las cooperativas locales por 70 lempiras (€ 2,40) por libra, un precio satisfactorio.

Sardinas, pescan en Amapala, con marea baja. Las mujeres pescadoras pueden acceder a los cercados que construyeron con piedras. Los peces se atascan cuando el mar baja. "Nuestros días de trabajo están marcados por el mar. La marea dura 7 horas y cambia cada día por una hora. "Dice Delmi, un pescador durante 15 años. Caminar hacia los corrales no es fácil: casi un kilómetro en un suelo empapado en agua que se convierte en arenas movedizas.

Cuando las rocas son descubiertas por el reflujo, las mujeres pueden caminar sobre ellas. Pero el tiempo se está agotando: deben tratar de atrapar tantos peces como sea posible antes de que el mar esté demasiado bajo. Y está armado con un simple palo para empujar las escuelas de peces en sus redes, practican la pesca a pie. Después de cosechar su botín, llevan sus kilos de sardinas al alcance del pueblo. Luego se secarán en el suelo bajo el sol antes de venderse a las cooperativas locales por 20 lempiras (€ 0,76) por libra.

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